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Origine

ACP a vu le jour en 1998, après plusieurs expériences dans le cadre des programmes d’initiatives communautaires pour l’emploi (PIC Emploi) et dans le prolongement d’un parcours universitaire sur les changements biocognitifs chez l’adulte. La conviction que la formation professionnelle est un levier majeur de changement pour tous a porté cette aventure.
Nous avons donc, dès le départ, créé un organisme de formation dont le postulat initial était qu’il devait y avoir, dans notre humanité, une certaine universalité des processus d’apprentissage par l’expérience et dans la manière de se confronter à des changements importants pour soi.
Nous avons travaillé à questionner les mots, les notions, les approches, et à (re)découvrir leur sens pour appréhender en profondeur une double dynamique : celle de l’apprentissage par l’expérience et celle des processus de changement professionnel. Puis, au fil de notre pratique, nous avons élaboré nos propres démarches d’accompagnement.

Dès cette époque, ACP a proposé des formations et des accompagnements autour de 3 dimensions fondatrices :

  • L’apprentissage par l’expérience, ou la structuration d’une expertise d’usage.
  •  Les processus de changement professionnel, avec l’alliance de forces antagonistes.
  • L’accompagnement socioprofessionnel, avec l’exploration des possibles et des impossibles.

Après avoir commencé à deux personnes, nous sommes passés à trois, puis nous sommes arrivés à une équipe de huit.

Virage

J’ai fini par me rendre compte que chemin faisant, j’avais été amenée à me consacrer essentiellement à des fonctions de direction, et je me suis alors interrogée. Force m’était de constater que la détermination et l’élan initial de la création avaient été happés par l’idée dominante et conventionnelle du développement : la quantité, le nombre. Mon activité professionnelle ne reflétait plus ni le cœur de mon métier ni mon élan initial, qui s’étaient perdus dans cette évolution. J’ai alors pris la décision de travailler seule. Tranquillement, et avec l’accord de mes collègues, j’ai accompagné le départ de chacun vers d’autres horizons ou de nouvelles formes de collaboration.

À partir de là, mon autonomie m’a permis de m’ajuster, telle un artisan ciseleur, aux besoins des personnes qui me sollicitent. Les formations sont toujours construites au service du projet institutionnel ou territorial, au plus proche des attentes des professionnels et des équipes, ce qui me permet de m’appuyer sur leurs expertises d’usage et souvent sur leur pluridisciplinarité.

Tout cela avec une légèreté, une flexibilité et une dynamique décisionnaire qui me correspondent et me conviennent parfaitement. Notamment, je me déplace beaucoup, en France et en Europe essentiellement : cette itinérance, en me rapprochant des terrains d’action, enrichit ma connaissance des thématiques professionnelles.

ACP aujourd’hui

Nous pourrions dire qu’aujourd’hui, ACP, en restant fidèle à ses trois dimensions fondatrices, est devenu un organisme de formation au service d’une culture des mouvements professionnels. Le développement de la performance et la réalisation individuelle et collective en sont deux modalités majeures. La performance est prise ici dans son sens dynamique et créatif, comme chez les artistes ou chez les sportifs : celle qui vise le développement de nos diverses facultés et la conception du meilleur de ce qu’un individu ou un groupe peut réaliser, à un moment précis, en se dépassant, et bien souvent dans une situation ou un contexte complexes. Quant à la réalisation, elle s’entend comme la conception originale de la place et du rôle professionnel de chacun, prenant en compte sa singularité (compétences, vision, envie et nécessité), la spécificité de ses environnements (sociétaux, professionnels, institutionnels, familiaux), ainsi que la particularité de la période de vie où il se trouve.

Ma conviction initiale que la formation professionnelle est un levier de changement pour tous, vient d’être renforcée par la dernière loi sur la formation professionnelle continue, qui dit expressément :

« La formation professionnelle tout au long de la vie constitue une obligation nationale. Elle vise à permettre à chaque personne, indépendamment de son statut, d’acquérir et d’actualiser des connaissances et des compétences favorisant son évolution professionnelle… »
(Loi n°2014-288 du 5 mars 2014 art. 24.)

Or, l’acquisition et l’actualisation des connaissances et des compétences peuvent se faire par deux grandes voies : l’expertise externe (consultant, formateur, enseignant) et l’expertise d’usage (issue de l’expérience de la personne elle-même). L’enjeu final serait de réunir les deux.
Historiquement, notre culture française, a tout particulièrement valorisé l’expertise externe et l’apprentissage par la transmission. D’autres pays, au contraire, ont développé des méthodologies et des outils concrets qui permettent de passer de l’expérience ordinaire (professionnelle et non professionnelle), souvent banalisée, à l’identification de compétences, la construction de savoirs, la structuration de stratégies d’action opérantes pour arriver à une expertise transférable. Cette expertise propre, individuelle ou collective, est un ancrage fort pour soutenir toute conduite de changement.

Aujourd’hui encore, ACP continue d’affiner et d’enrichir ses pratiques, en collaboration avec des équipes d’autres pays et avec les apports de différentes disciplines : philosophie, sciences, art, histoire… Nous explorons ce potentiel singulier, original, de chacun ou de chaque équipe, comme un puissant ferment. Ce matériau précieux alimente les dynamiques de changement et d’innovation nécessaires aux « performances » individuelles ou collectives. Celles-là mêmes qui sont sollicitées dans une société traversée par des mutations majeures, notamment dans les champs de l’emploi et au sein de ses différentes organisations.