Au détour d‘un (grand) virage arrivé un peu vite !
Confinement, dé-confinement, post-confinement.
Quelle magnifique illustration de notre approche du changement.
Acte 1
D’abord un grand coup de frein. Radical, brutal, pas d’anticipation, pas de préparation, pas d’intention. On arrête les déplacements, l’école, les courses, le travail, les loisirs… rien n’est « comme avant ».
On mobilise nos ressources, nos compétences, notre inventivité, notre sens des responsabilités, et du devoir parfois.
On s’organise autrement, on s’appuie sur les contraintes, on intègre les obligations et on déploie de nouveaux modes relationnels.
On traverse, on partage, on écoute (ou pas quelquefois) ce qui se passe, ce qui se dit. On se questionne et on réfléchit à partir de soi.
Nous avons tous, individuellement, en famille ou en équipe, traversé des cycles importants de changement. Tout s’est fait rapidement, et bien qu’il y ait eu des différences importantes, nous avons tous été touchés. Et aujourd’hui, on re-sort Ressort ! (post confinement).
Acte 2
Vous avez dit : Ressort !
De l’ancien français resort « action de rebondir, de rejaillir, de relever ; issu de resourdre. » Ressort, élan… Serait-ce une invite ? Une opportunité ?
Regardons de plus près, nos matériaux en présence pour rebondir.
Des crises
La crise est une période ou situation qui nécessite de discerner et de faire des choix.
Crise écologique, crise économique, crise du travail, crise sociale, crise existentielle, crise sanitaire… Le temps DES crises, temps éminemment puissant est, on ne peut plus, présent. Nous ne pouvons pas détourner le regard, ni éviter une réflexion en profondeur. Je vous invite dans cette lettre, à une ouverture au vivant : vivants humains et vivants non humains, comme nous le proposera le philosophe Baptiste Morizot.
Des ressources
Nous avons vu, à toutes les échelles, se mettre en place un ajustement des organisations, de l’inventivité dans les manières de faire, de l’imagination dans les formes de relation et de gratitude, de l’initiative individuelle et collective, des formes de coopération nouvelle et de solidarité.
Des éclairages
Ce que l’on nomme la nature, ces milliers de vivants non humains, comme le décrit Baptiste Morizot, ont repris de l’espace, sont devenus plus présents, plus proches de nous, tout particulièrement dans les villes. Le taux de pollution a baissé dans le monde, et de manière spectaculaire à certains endroits.
Nous sommes face à une démonstration, grand format, que les humains peuvent changer très vite leurs habitudes, leurs pratiques, leurs organisations de vie quotidienne et de travail.
En perspective
Nous voici informés et éclairés, de manière particulièrement vive et certainement opportune, sur la nécessité et les potentialités d’un véritable changement de paradigme.
Penser nous devons ! disait Virginia Woolf. À l’orée d’une bifurcation majeure je vous propose de nous décaler et d’envisager de réfléchir autrement à ce changement radical de références et de postures : pensée, comportement, relations, compréhension, perspectives…